Baltar et Super Baltar, Bausch & Lomb l’optique à l’Américaine

Bausch & Lomb, les débuts

L’histoire de Bausch & Lomb, entreprise optique Américaine à la renommée mondiale commença en 1853.

Jacob Bausch ouvrit un petit atelier optique à Rochester dans l’état de New York. Rapidement l’entreprise grossit et sa réputation avec, elle est reconnue pour la qualité de ses produits, lunettes, jumelles et bien sûr objectifs de prise de vue.

Bausch & Lomb, Baltar

Les Baltar ont été crées pour rivaliser avec les meilleurs optiques de l’époque, les fameux Speed Panchro de Cooke et autres Angénieux et Kinoptik Apochromat. Ils sont basées sur une structure Double Gauss tout à fait classique :

Avec une ouverture F/2,3 soit T/2,8, ils sont moins lumineux que les Speed Panchro et Kinoptik Apochromat par exemple très largement utilisés en France et en Europe. Les objectifs Baltar ont été fabriqués des années 40 jusqu’à leur remplacement par les Super Baltar à ouverture supérieur en 1967.

Je possède un Baltar 75mm qui date de 1942 et est en monture Eyemo 35. Il fut sans aucun doute fabriqué pour filmer durant la seconde guerre mondiale. Le traitement anti reflet des optiques tend à se développer depuis leur découverte fortuite à la fin du 19ème siécle puis son développement par Dennis Taylor (Cooke) et Zeiss. Pourtant, cet objectif est non traité, ce qui réduit le contraste et le rend plus sensible aux flares.

Il dispose d’un magnifique iris à 16 lamelles, mon exemplaire n’est pas en parfait état optique mais il permet de se faire une idée sur le rendu des ces optiques.

J’ai également possédé un superbe Baltar 152mm F/2.7 lui aussi en monture Eyemo 35. Son numéro de série commençait par les lettres VS, le V indiquant qu’il fût fabriqué en 1944 et le S qu’il était destiné aux caméras de surveillance militaire. Contrairement au 75mm évoqué précédemment, ce 152mm avait les lentilles traitées en monocouche bleue.

Ne possédant plus cet objectif, je ne peux rien affirmer quant à sa structure optique même il n’est clairement pas du type Double gauss. On peut supposer un design dérivé du type Triplet. En tout cas son rendu était des plus plaisant !

Super Baltar, les mêmes mais en mieux

En 1967, Bausch & Lomb lance sur le marché les Super Baltar avec une ouverture portée à F/2 / T/2.3 de quoi s’aligner sur les Speed Panchro de Cooke ou les Apochromat de Kinoptik.

Leur structure optique reste de type Double Gauss classique à 6 éléments en 4 groupes. Rien d’extravagant mais du classique bien construit et destiné à un public de professionnels avertis.

« The Godfather » alias « Le Parrain » de Francis Ford Coppola reste certainement le film tourné avec des Super Baltar le plus connu. Aujourd’hui, ces optiques sont très recherchées et les prix élevés. Quelques films récents ayant utilisés les Super Baltar : « I don’t feel at home in this world anymore » (2017) de Macon blair, « The Witch » (2015) de Robert Eggers ou encore « Eileen » (2023) de Williman Oldroyd.

La signature Baltar

Dans l’ombre de leurs Super grands frères, les Baltar restent un peu boudés à cause de leur moindre luminosité et pourtant voici ce qu’ils donnent sur Sony A7 :

Le Bokeh est doux avec des bulles lumineuses finement dessinées, la netteté est importante au centre dès la pleine ouverture. La signature du Double Gauss est reconnaissable, et le rendu couleur est neutre. Mélange de charme vintage avec une qualité optique de haut standing. Les photos ci dessus, ont été éditées sur Lightroom.